J’aurais voulu être une grande brune à la peau mate. Je suis une petite blonde et ma peau laiteuse m’oblige à fuir le soleil. J’aurais voulu être fine et élancée. Je suis un petit bouchon avec des formes. J’aurais voulu avoir un nez délicat, le mien est massif et bosselé. J’aurais voulu avoir l’élégance naturelle des parisiennes, je reste une provinciale même en robe Maje. J’aurais voulu être de celle que l’on remarque immédiatement, je suis de celles qui doivent patienter. Combien sommes-nous à rêver de vivre en harmonie avec son corps. Rares sont ceux qui y parviennent sur le long terme. Nous pouvons l’être quelques instants et nous nous faisons rattraper par nos vieux démons et leurs sentiments d’insatisfaction, voir de dégout.  Pourtant, être en paix avec son corps donne une force incroyable, qui permet de se concentrer sur des choses bien plus essentielles.

Ne nous mentons pas, nous sommes jugés sur nos apparences. Notre corps est une carte de visite qui ouvre ou ferme des portes et qui traduit des bonnes ou des mauvaises conduites. D’après, le sociologue David Le Breton, « un corps libéré est jeune, beau, physiquement irréprochable. ». En partant de ce principe, il est facile de comprendre le mépris que nous pouvons éprouver pour notre apparence.

Alors guidé par le concept de volonté, nous décidons tous (souvent un lundi), qu’il en sera autrement et qu’à coups de bistouris, d’haltères et de régimes, notre corps deviendra ce que nous souhaitons qu’il soit. Sauf qu’au lieu de se réconcilier avec lui, nous lui déclarons la guerre, reléguant aux oubliettes les discours sur la beauté intérieure, l’indulgence, l’acceptation. Toute notre attention se focalise sur cette transformation extérieure… jusqu’à ce que le cœur du problème ne revienne : soi.

Mon arthrose est liée (entre autres) à une pratique intense du sport. Mais derrière toutes ces heures à gigoter dans des salles de fitness et ces kilomètres parcourus, il y avait ce corps que je n’aimais pas et que je souhaitais transformer.  Pour les bouddhistes, la sagesse consiste à s’accepter intellectuellement et physiquement. Accepter ses imperfections et ses différences, c’est accepter sa singularité, son parcours, son héritage. C’est accepter sa différence. Tandis qu’une mauvaise image de soi entraîne une baisse de confiance, des doutes, des freins dans vos relations et dans vos projets,  des difficultés dans vos relations aux autres.

Que faire pour se rabibocher ?

  • Observez-vous : C’est la première chose à faire afin de comprendre son histoire et comment la perception de son image s’est installée. Prenez conscience de tous les facteurs qui ont pu l’influencer en bien et en mal. Souvent, avec le temps, les critiques que nous avons pu entendre à des moments clefs de nos vies (enfance, adolescence) ont fondé notre perception. Faire cet audit permet donc de comprendre et surtout de relativiser.
  • Ne vous comparez aux autres. Arrêtez de bloquer sur le tour de cuisses des copines et les biceps du voisin. Vous enviez les mannequins des magazines ? Leurs images ancrent des normes d’apparence, certes… sauf qu’elles sont retouchées, refaites, donc fausses. Pourtant, ces photos finissent par vous convaincre que vous êtes différent donc moche. 95% des femmes n’aiment pas leur apparence et les hommes commencent également à rêver d’être autrement.
  • Prenez conscience des qualités de votre corps. Oui, j’ai les cuissots d’un footballeur mais de très jolis bras. C’est comme ça, et alors, qu’est-ce que cela change ? Si vous n’y arrivez pas, demandez à des amis sincères et bienveillants de vous dire ou d’écrire ce qu’ils trouvent de particulièrement beau et de singulier chez vous. Nous n’avons pas jamais assez conscience de ce que les autres perçoivent de nous.
  • Listez les conséquences négatives de votre dés-appréciation. Combien de moment de tristesse ou d’isolement vous êtes-vous infligé ? Ado, j’ai refusé bon nombre d’invitations, convaincue de n’être pas assez jolie pour sortir de mon terrier. Je regrette tous ces bons moments dont je me suis privée. Arrêtez de fuir les invitations, les piscines ou les plages. Arrêtez de vous punir et de vous priver.
  • Prenez-conscience de vos raisonnements erronés. A force de vous répéter que si vous étiez plus ceci ou moins cela, vous seriez plus heureux, vous finissez par vous en convaincre et vous vous installez dans une insatisfaction chronique. J’ai été mince quelques semaines dans ma vie et mon 36, contre toute attente, ne m’a finalement pas rendu plus heureuse.
  • Chouchoutez votre corps. Massez-le, habillez-le avec des vêtements colorés et proches du corps.
  • Déterminez vos priorités. Quelles sont vos valeurs ? Quelle place a réellement l’apparence physique dans vos projets de vie ? Qu’aimeriez-vous construire ?

Se réconcilier avec son corps permet de prendre soin de soi donc des autres, de s’estimer, de faire des projets, d’être à son écoute et donc de mieux le soigner.

Partager sur Facebook Publié le 26 juillet 2016 par Laura Azenard.

Un commentaire

  • CAILLAT LEFEBVRE

    Laura
    Vous êtes dur l’avoir de la sagesse ❤️
    Christine CAILLAT LEFEBVRE

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.