Son origine est curieuse. Formé du latin « collatio », conférence, elle désignait le moment où les religieux se réunissaient dans le cloître en fin de journée pour lire les conférences des Saints Pères. Ces conférences pouvaient être suivies d’un verre d’eau ou de vin.
La consommation de nourriture en dehors des repas remonte à la nuit des temps. Lorsque nous assurions notre subsistance en chassant et en cueillant, nous consommions immédiatement notre nourriture trouvée. Les vrais repas plus copieux avaient lieu après la chasse réussie d’un grand animal et offrait l’occasion de se rassembler.
Dans les années cinquante, Mendès France instaura une pause lait à 10 h aux enfants afin de lutter contre les carences en calcium.
Depuis, nos rythmes de vie se sont accélérés. Nous travaillons de plus en plus loin de nos domiciles, nos temps de trajet augmentent, au détriment du temps passé à prendre un bon petit déjeuner complet. Nous déjeunons souvent sur le pouce, nous avons de moins en moins de repas de famille formels… autant d’invitation à manger en dehors des repas. La collation permet de combler un petit creux qui apparait vers 10 h ou 16 h.
Différencions le grignotage des collations
Le fameux message qui accompagne toutes nos publicités « Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas » plante le décor. Grignoter nous renvoie à l’idée de manger tout ce qui nous tombe sous la main, sans avoir véritablement faim, par ennui ou par stress. On avale alors des cochonneries pauvres en nutriments, riches en mauvaises graisses et en sucres simples. Ces aliments déclenchent des hypoglycémies qui entretiennent notre faim. Le nombre de calories de nos repas n’est du coup pas diminué pour autant, ce qui conduit à une surconsommation et donc à une prise de poids. Ce grignotage reflète un déséquilibre alimentaire et des repas pas assez copieux et équilibrés pour nous rassasier.
Alors que la collation résume le fait de manger entre les repas parce que nous avons réellement faim, que notre estomac gargouille et que notre énergie glisse dans nos chaussettes.
Les intérêts des collations
Depuis un certain temps, l’idée qu’il y aurait un certain nombre d’avantages à prendre une collation fait son chemin :
- La courbe de faim est plus plate. Nous mangeons moins au moment des repas, étant moins affamés.
- Les personnes qui mangent souvent ont des taux de cholestérol total et de LDL (le mauvais cholestérol) inférieurs à celles qui mangent seulement trois fois par jour.
- Les collations modifient le taux de sucre dans le sang. Les sucres (s’ils sont complexes) fréquemment ingérés sont digérés et libérés lentement. Ils sont rassasiants plus longtemps et les montagnes russes de production d’insuline sont évitées.
- Le risque d’une maladie cardiovasculaire est plus faible en raison d’un plus faible taux de cholestérol total et de cholestérol LDL.
- Manger entre les repas peut être intéressant pour les personnes ayant peu d’appétit ou un petit estomac. Et également pour les enfants ou les sportifs qui ont besoin de plus d’énergie.
Que manger ?
Pour être intéressante, une collation doit « caler » c’est-à-dire, avoir la capacité de rassasier, sans dépasser les 200 calories pour ne pas couper complètement la faim pour le prochain repas. Le choix des collations varie selon le type de personne. Les enfants ne vont pas prendre les mêmes collations que les sportifs ou les personnes âgées. Mais les deux grands gagnants sont les fruits et les fruits secs. Ils sont riches en nutriments et leur IG est faible. En plus, assimilés très rapidement, il vaut mieux consommer les fruits loin des repas. Voilà qui tombe bien.
Prendre jusqu’à trois collations par jour peut avoir sur la santé un effet positif aussi longtemps que ces collations contribuent à un apport sain en nutriments et en énergie qui vient se soustraire aux repas.