Le jeûne est pratiqué depuis des millénaires, tant pour des raisons spirituelles que thérapeutiques. Il peut être également pratiqué pour améliorer votre santé émotionnelle. Le jeûne influence directement certaines voies métaboliques et hormonales, ce qui déclenche divers processus physiologiques aux effets protecteurs contre les effets néfastes du stress.

Le jeûne et la régulation du Cortisol
Pendant le jeûne, votre corps entre dans un état de « stress métabolique ». En l’absence de glucose alimentaire, il doit puiser dans ses réserves énergétiques (glycogène puis graisses) pour fonctionner. Ce processus active légèrement la production de cortisol afin de mobiliser cette énergie de façon contrôlée. Paradoxalement, ce stress léger, lorsqu’il est temporaire, peut améliorer la régulation hormonale et renforcer la résilience au stress.
Certains types de jeûne (comme le jeûne intermittent) maintiennent une meilleure régulation des hormones de stress à long terme en améliorant la sensibilité à l’insuline et en diminuant les niveaux de cortisol au repos. Cela permet d’éviter une réponse excessive au stress quotidien.

Le jeûne et la réduction de l’inflammation
Le jeûne contribue à diminuer l’inflammation, qui est souvent exacerbée par le stress chronique. Lors du jeûne, les cellules du corps déclenchent un processus appelé autophagie, qui consiste à éliminer les cellules et protéines endommagées. Ce nettoyage cellulaire réduit le niveau d’inflammation systémique, ce qui permet de diminuer les effets du stress oxydatif et de protéger les tissus du corps, y compris le cerveau.
En diminuant l’inflammation, le jeûne pourrait réduire individuellement l’impact du stress chronique sur le corps et favoriser un état d’esprit plus calme.

Le jeûne et les neurotransmetteurs : effet positif sur l’humeur

Le jeûne agit également sur les neurotransmetteurs impliqués dans la gestion de l’humeur et du stress :

  • Production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor) : Le jeûne stimule la production du BDNF, un facteur de croissance cérébrale qui améliore la plasticité neuronale, c’est-à-dire la capacité des neurones à se régénérer et à se réorganiser. Le BDNF est associé à une meilleure résistance au stress et à une diminution des symptômes dépressifs.
  • Augmentation des endorphines : Le jeûne stimule également la libération d’endorphines, les « hormones du bien-être ». Cela peut aider à réduire l’anxiété et à augmenter la sensation de bien-être, contribuant ainsi à une meilleure gestion du stress.
  • Régulation de la sérotonine : Le jeûne peut également influencer la production de sérotonine, un neurotransmetteur clé dans la gestion de l’humeur et de la résilience au stress. Des études montrent qu’une alimentation restreinte améliore la sensibilité des récepteurs de la sérotonine, ce qui aide à stabiliser l’humeur.

Le jeûne et énergie mentale : meilleur focus et calme intérieur
Le jeûne est connu pour favoriser la clarté mentale. Lorsque l’organisme est en état de jeûne, le produit des corps cétoniques, qui devient une source d’énergie pour le cerveau. Contrairement au glucose, les cétones fournissent une énergie plus stable et prolongée, améliorant ainsi la concentration, l’attention, et notamment les fluctuations d’humeur. Les jeûneurs que j’ai eu le plaisir d’accompagner lors de mes stages, rapportent souvent une sensation de calme intérieur et une meilleure capacité à gérer les situations stressantes.

Précautions et limites du Jeûne face au Stress

Bien que le jeûne présente des avantages pour gérer le stress, il est essentiel de garder à l’esprit certains aspects :

  • Adaptation progressive : Le jeûne peut être une source de stress initiale pour certaines personnes, en particulier pour celles qui ne sont pas habituées à ce type de pratique. Commencez progressivement, avec le jeûne intermittent de 12 à 16 heures.
  • Attention à la réponse : Les personnes sensibles au stress ou souffrant de troubles anxieux individuels peuvent trouver le jeûne difficile au début. Un encadrement par un professionnel peut être utile pour adapter le jeûne à leurs besoins et éviter les excès qui pourraient induire davantage de stress.
  • Alimentation de qualité entre les périodes de jeûne : Entre les périodes de jeûne, une alimentation riche en nutriments et en antioxydants est indispensable, afin de garantir à votre corps, les ressources nécessaires pour gérer le stress et éviter les carences nutritionnelles.
  • Pratiquer en combinaison avec la relaxation : Associez votre jeûne avec des techniques de relaxation, comme la méditation ou la cohérence cardiaque, pour maximiser les effets apaisants.
  • Écouter son corps : Chaque individu réagit différemment au jeûne, surtout en période de stress. Il est important de rester à l’écoute de vos ressentis pour adapter la fréquence et la durée des périodes de vos jeûnes.

Le jeûne peut être un outil précieux pour mieux gérer le stress, grâce à son action sur les hormones, l’inflammation et les neurotransmetteurs. En permettant à votre corps de se « nettoyer » et de se reposer métabolisme, le jeûne favorise un meilleur équilibre mental et une résilience accumulée face aux situations stressantes. Cependant, il est important d’adopter cette pratique de manière progressive et personnalisée, afin qu’elle devienne un soutien pour le bien-être global, et non une source de stress supplémentaire.

En savoir plus sur le jeûne ?

Partager sur Facebook Publié le 6 novembre 2024 par Laura Azenard.

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