On confond souvent l’arthrose et l’ostéoporose, et pour cause : ces deux maladies chroniques touchent le système ostéo-articulaire et deviennent plus fréquentes avec l’âge. Si leurs mécanismes semblent a priori opposés — perte de densité osseuse d’un côté, excès de dégradation et de reconstruction du cartilage de l’autre — elles partagent pourtant des terrains communs, comme l’inflammation de bas grade, les déséquilibres hormonaux, ou encore certaines carences nutritionnelles.
Et bien qu’elles aient chacune leurs spécificités, arthrose et ostéoporose peuvent tout à fait coexister, en particulier après 50 ans… ce qui rend leur compréhension et leur prévention d’autant plus importantes.

Comprendre leurs liens vous permet d’adopter une stratégie de prévention plus complète et cohérente.

  • Deux mécanismes, deux tissus. L’ostéoporose est une perte progressive de densité osseuse, qui rend les os plus fragiles, poreux, cassants. Elle concerne l’intérieur de l’os (os trabéculaire), et évolue souvent silencieusement jusqu’à la fracture. L’arthrose, elle, est une dégénérescence du cartilage articulaire. Elle provoque des douleurs, raideurs, parfois de l’inflammation locale. Elle touche les surfaces articulaires, là où deux os se rencontrent. L’un touche la structure osseuse, l’autre le revêtement articulaire.
  • Ce que l’un révèle sur l’autre. Chez certaines personnes, l’ostéoporose peut favoriser l’affaissement articulaire (notamment au niveau vertébral), ce qui aggrave une arthrose préexistante. Inversement, une arthrose douloureuse peut limiter les mouvements, induisant une sédentarité, qui à son tour affaiblit la masse osseuse. C’est donc un cercle à rompre : plus vous bougez intelligemment, plus vous protégez les deux.
  • Un terrain commun : vieillissement, inflammation, carences. Malgré leurs différences, ces deux maladies partagent plusieurs causes profondes, que la naturopathie et l’Ayurvéda nous aident à identifier :
    • Le vieillissement naturel : avec l’âge, les tissus se régénèrent moins vite, les hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone) chutent, ce qui fragilise à la fois l’os et le cartilage.
    • Le manque d’activité physique : le mouvement nourrit l’os et le cartilage. Trop peu de contraintes mécaniques = perte de masse osseuse et dégénérescence articulaire.
    • Les carences micronutritionnelles : calcium, magnésium, vitamine D, K2, collagène, silice, soufre… tous ces nutriments sont nécessaires aux deux tissus.
    • L’inflammation de bas grade : un terrain inflammatoire chronique (souvent lié à l’alimentation, au stress oxydatif, à la dysbiose intestinale) peut altérer à la fois la qualité osseuse et accélérer l’usure articulaire.

Leur grand ennemi commun : l’inflammation de bas grade
Ces deux pathologies partagent un même terrain d’origine : un état inflammatoire chronique de bas grade, silencieux mais destructeur, souvent sous-estimé. Ce qu’on appelle inflammation de bas grade est une activation permanente, légère mais persistante, de votre système immunitaire. Ce n’est pas une inflammation aiguë (comme lors d’une blessure), mais un fond inflammatoire discret, alimenté chaque jour par votre mode de vie.
Cette inflammation chronique génère des cytokines pro-inflammatoires, notamment : TNF-α (Tumor Necrosis Factor alpha), IL-6 (Interleukine 6), IL-1β (Interleukine 1 bêta). Ces messagers inflammatoires sont produits par le tissu adipeux, les cellules immunitaires intestinales ou articulaires, et viennent déséquilibrer le renouvellement des tissus :

  • Dans l’arthrose, ils dégradent le cartilage, empêchent sa régénération, et activent les ostéophytes (becs osseux).
  • Dans l’ostéoporose, ils perturbent l’équilibre entre ostéoblastes (qui fabriquent l’os) et ostéoclastes (qui le détruisent), en favorisant la résorption osseuse.

Les causes profondes à l’origine de cette inflammation :

  • Le surpoids ou l’obésité abdominale. Le tissu adipeux viscéral n’est pas un simple réservoir d’énergie. C’est un organe endocrinien, qui sécrète des cytokines inflammatoires (adipokines) à effet délétère sur l’os et le cartilage. Moins on bouge, plus l’inflammation monte… et plus les tissus se fragilisent.
  • La résistance à l’insuline. Lorsque les cellules ne répondent plus bien à l’insuline, le glucose reste dans le sang, ce qui active des voies pro-inflammatoires et accélère la fonte musculaire, la déminéralisation et la dégradation articulaire. Le lien entre pré-diabète, ostéoporose et arthrose est aujourd’hui bien établi.
  • La glycation. L’excès de sucre s’attache aux protéines du corps, créant des produits de glycation avancée (AGEs). Ces AGEs rigidifient les tissus, altèrent le collagène, et stimulent les cytokines inflammatoires. Le tissu osseux devient plus cassant, le cartilage perd sa souplesse.

Optez pour une approche globale
Vous l’avez compris : il ne s’agit pas de soigner séparément l’os ou l’articulation, mais de mettre en place une approche globale et personnalisée :

  • Cure reminéralisante : calcium et potassium biodisponibles, magnésium, silice, vitamine D3 + K2, oligo-éléments
  • Soutien du microbiote et de l’intestin. Une dysbiose perturbe la barrière intestinale et laisse passer des fragments bactériens dans la circulation, activant l’immunité (LPS, lipopolysaccharides) et perturbant l’assimilation des nutriments
  • Activité physique adaptée :exercices de résistance et marche
  • Gestion du stress et sommeil réparateur avec de la mélatonine
  • Anti-inflammatoire naturel : curcuma, boswellia, oméga 3, gingembre

Pour aller plus loin : La marche et l’ostéoporose. mes 10 conseils naturo et mon Interview de Thierry Souccar sur la santé osseuse. 

Partager sur Facebook Publié le 26 mai 2025 par Laura Azenard.

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