Les régimes restrictifs se terminent bien souvent par un effet yo-yo. La moindre douceur n’est plus synonyme de plaisir mais devient un fruit défendu qui s’accompagne d’un sentiment de faiblesse. Alors on ne se fait plus plaisir mais « on craque ». Le rapport à la nourriture devient problématique, nous plongeant dans une spirale négative. Foutu pour foutu, au lieu d'un morceau de chocolat, on s'enfile la tablette. Et si le problème ne venait pas ce que l'on mangeait mais de comment on mangeait ? Et si on mangeait en pleine conscience ?

Manger en pleine conscience intéresse de plus en plus de scientifiques et de médecins qui voient là une solution pour contrôler le poids et adopter de meilleures habitudes alimentaires sur le long terme. Cette pratique permet de diminuer sa ration calorique journalière en moyenne d’un tiers sans restriction et abaisserait le taux de cortisol, l’hormone du stress qui crée ces envies compulsives de cochonneries sucrées et grasses.

Pourquoi ce n’est pas si simple ?
Les animaux mangent uniquement lorsqu’ils ont faim, se concentrent, mâchent leurs aliments autant que nécessaire et s’arrêtent dès que leurs besoins sont comblés. Pourquoi n’arrive t’on pas (plus) a en faire autant ?

  • Nous ne mangeons pas selon notre faim mais en fonction de l’heure. Nous avons été élevé dans le culte des trois repas par jour, des collations et des goûters, peu importe si nos ventres gargouillent.
  • Nous mangeons des aliments gras, épicés, sucrés et salés qui nous incitent à manger davantage.
  • Nous nous sommes inventés tellement de distractions que notre attention est divisée. Les émotions et les sentiments suscités par la télévision, l’ordinateur, etc. ne permettent pas une bonne digestion. L’attention est sur autre chose que sur le goût et la consistance de notre nourriture. Le corps devient incapable de signaler quand s’arrêter et nous nous remplissons mécaniquement jusqu’à ce que notre estomac distendu signale que c’est trop.
  • La nourriture est devenue un échappatoire. Lorsqu‘on gloutonne, une grande partie du sang dans le cerveau descend vers l’estomac pour digérer les aliments. Cela endort l’esprit comme un stupéfiant. Cette anesthésie émotionnelle nous permet d’échapper à nos coups de stress et de grisou. Bien sûr, cette fuite n’est que temporaire. Non seulement notre vague à l’âme nous revient comme un boomerang mais il est accompagné en plus d’un sentiment de faiblesse qui nous incite à finir le pot de crème glacée.

Manger sans conscience ou attention conduit inévitablement à manger plus que ce qu’il faudrait, à nier l’importance des rôles de la texture et de la saveur qui nous amènent à arrêter lorsque les besoins du corps sont satisfaits et à repousser notre seuil de satiété.

Alors comment faire ?

  1. Mangez lorsque vous avez vraiment faim, c’est-à-dire lorsque votre ventre gargouille et que vous échangeriez bien votre sœur contre un poulet. Pour discerner une vraie faim d’une fausse faim, retardez l’heure de votre repas. Si vous avez envie de mordre la table, vous pouvez vous attabler. Le cas inverse, fuyez et cherchez un endroit où vous n’avez pas de nourriture à portée de vue. Occupez-vous l’esprit et les mains. Vous avez bien un ongle à limer, un truc à ranger, un chien à promener, un mail à envoyer.
  2. Asseyez-vous. Ne mangez pas debout à la volée.
  3. Ralentissez votre respiration avant de passer à table. Evacuez votre stress afin de manger dans le calme.
  4. Utilisez une assiette, un set de table ou une serviette rouge. Cette couleur rend vos aliments moins appétissants.
  5. Mangez avec votre main non dominante ou avec des baguettes. Cela vous obligera à ralentir le rythme de votre fourchette et à mieux déceler les signaux de satiété.
  6. Mâchez une quinzaine de fois vos aliments. Respirez profondément entre chaque bouchée. Le plaisir est décuplé et votre digestion ne sera que meilleure.
  7. Concentrez-vous sur vos sens : le visuel, l’odorat, le goût, le toucher.
  8. Faites une pause. L’estomac aime être rempli aux 2/3. Interrogez-vous au cours de votre repas sur son niveau de remplissage.
  9. Soyez progressif. Commencez par appliquer ces règles 1 repas par jour pendant 5 jours. Puis quand tout va bien, passez à 2 repas, etc. Au bout d’un moment, cela ne vous demandera plus aucun effort.
  10. Ne vous battez pas. Si votre envie de chocolat est trop forte, acceptez la et faites-vous plaisir. Si vous refoulez vos envies, vous ne ferez que les renforcer.

Au début, manger en conscience peut représenter un sacré effort de patience, mais au bout de quelque temps cela devient complètement naturel. Vous (re)trouvez alors le plaisir de manger avec tous vos sens en éveil, un corps allégé sans aucun régime et en prime une meilleure image de vous. C’est une prise de conscience globale qui permet de prendre soin de vous.

Partager sur Facebook Publié le 24 avril 2016 par Laura Azenard.

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