Il serait légitime de penser que supprimer ou modérer le sucre est une nouvelle tendance tant les orientations alimentaires s’enchaînent au gré du temps. Or, les travaux sur l’impact des glucides sur le poids et la santé n’ont rien d’une nouveauté. Ils datent du début du XIX siècle, jusqu’à la fin des années 1960.

Parmi les plus célèbres :

  • En 1825, Brillat-Savarin, auteur de la fameuse maxime « Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es » et de La physiologie du goût, sans cesse rééditée, interroge plus de 500 obèses et conclut que les amidons, les farines et les sucres sont à l’origine de leurs problèmes.
  • En 1844, le médecin français Jean-François Dancel démontre à l’Académie des Sciences que tous les aliments glucidiques produisent de la graisse.
  • En 1856, le médecin londonien William Harvey fait perdre à William Banting, un de ses patients obèse, 25 kilos en 9 mois en supprimant les sucres et les farineux.
  • En 1862, William Banting relate son expérience à travers un livre, devenu un best-seller, adopté même en 1864, par Napoléon III.
  • En 1869, le médecin britannique Thomas Tanner publie The Practice of Medicine, que le seul traitement efficace contre le surpoids est d’éviter les glucides, pain, farineux, pommes de terre, sucre.
  • En 1901, le médecin américain, considéré comme le père de la médecine moderne, William Osler conseille dans Principles and Practice of Medicine, de réduire les farineux et les sucres pour maigrir et rester en bonne santé.
  • Entre 1943 et 1952, des chercheurs de Stanford, Harvard, Chicago et Cornell confirment à travers de nombreux articles que les seuls moyens pour traiter l’obésité est interdire les sodas, sucre, miel, sucreries, fruits au sirop, gâteaux, tartes, biscuits, pain, pommes de terre, pâtes, céréales du petit déjeuner.
  • En 1963, les physiciens anglais Stanley Davidson et Reginald Passmore rappellent dans leur livre de référence, Human Nutrition and Dietetics que n’importe quelle forme de glucides font grossir.
  • En 1972, sort le livre Le régime Atkins. La méthode « low carb » du médecin et nutritionniste américain autorise les graisses sans restriction et restreint toutes formes de glucides à moins de 20 grammes par jour afin de transformer le gras en énergie.

Mais parallèlement, dans les années 60, un nouveau modèle alimentaire émerge : l’équilibre entre les calories consommées et dépensées. A partir de ce moment-là, les autorités sanitaires considèrent que les matières grasses, plus caloriques, vous font grossir et causent les maladies cardio-vasculaires tandis que les glucides sont bons pour votre cœur. Les glucides deviennent la base de notre fameuse pyramide alimentaire.

Au début des années 1980, la chroniqueuse au New York Times et journaliste nutrition la plus influente des 40 dernières années, Jane Brody invite à manger plus de féculents et le pain. Ce revirement coïncident avec le début de l’épidémie actuelle d’obésité de diabète.

Autant les protéines et les lipides sont des nutriments essentiels qui doivent être présents dans votre alimentation quotidienne, autant les glucides ne sont pas « indispensables ». Ils peuvent être en grande partie remplacés par des protéines ou des lipides qui contiennent eux-mêmes des glucides mais en faible taux. Vous n’en manquerez pas. D’origine végétale, vous les trouvez dans les céréales complètes, les fruits, les légumineuses et certains légumes. D’origine animale, ils sont dans vos produits laitiers sous la forme de lactose. Les pires sont les sucres transformés, ajoutés des industriels et les édulcorants de synthèse.

Pour aller plus loin : L’insuline fait grossir

Partager sur Facebook Publié le 26 février 2020 par Laura Azenard.

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