Un jour, il vous semble que tout vous abandonne : votre ventre plat, vos fesses galbées, votre moral d'acier et vos genoux de triathlète. A partir de la cinquantaine, les taux d’œstrogènes et de progestérone baissent, ce qui pour la plupart des femmes aura pour conséquences des bouffées de chaleurs, des troubles du sommeil, des montagnes russes émotionnelles, une sécheresse vaginale, une fuite de la libido, une prise de poids et une augmentation de la douleur articulaire.

La ménopause, marquée par la fin des menstruations, implique des changements significatifs dans les niveaux hormonaux. Les principales hormones sexuelles concernées par la ménopause sont les œstrogènes, la progestérone, les androgènes (testostérone), la folliculo-stimulante (FSH), et la lutéinisante (LH). Voici une description de chacune de ces hormones et de leur rôle pendant la ménopause :

Les Œstrogènes

  • Fonctionnement. Les œstrogènes sont les principales hormones sexuelles féminines, produites principalement par les ovaires. Ils jouent un rôle crucial dans la régulation du cycle menstruel, le maintien de la densité osseuse, ainsi que la santé cardiovasculaire, articulaire et cognitive.
  • Changements pendant la ménopause. Pendant la ménopause, les niveaux d’œstrogènes diminuent considérablement en raison de la cessation de la fonction ovarienne. Cette baisse conduit à plusieurs symptômes, tels que les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, les troubles de l’humeur, et la diminution de la densité osseuse.
  • Les plantes médicinales. Certaines plantes contiennent des phyto-oestrogènes*, ce qui leur confèrent une action « oestrogen-like » qui stimule votre production d’œstrogènes ou imitent l’action de ceux-ci. Les plus importants sont les isoflavones (retrouvés dans plus de 70 plantes), les coumestanes (jeunes légumineuses comme les pousses de soja, de trèfle, d’alfafa) et les lignanes (présents dans le lin). Les plus utilisées sont :
    • Les isoflavones de Soja sont bien connues pour leur capacité à réduire les bouffées de chaleur (Hachul H, et al. Menopause. 2017). Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant.
    • Le trèfle rouge est riche en isoflavones et peut réduire les bouffées de chaleur et améliorer la densité osseuse (Tice JA, et al. Ménopause. 2018). Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant.
    • L’Actée à Grappes Noires réduit les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes (Wuttke W, et al. Gynecological Endocrinology. 2018). Néanmoins, utilisez-la avec parcimonie. Elle peut occasionner des troubles gastro-intestinaux, des sensations de lourdeurs dans les jambes, des maux de tête, des étourdissements, un gain de poids ou des spasmes. Si vous souffrez déjà de tous ces symptômes, évitez-la. Elle n’est pas recommandée si vous avez une maladie hépatique.
    • Les graines de lin sont une source riche en lignanes, aux propriétés œstrogéniques et peuvent aider à atténuer les symptômes de la ménopause. Elles peuvent interagir avec certains anticoagulants et hypoglycémiants. Si vous souffrez de troubles intestinaux graves, évitez-la.
    • Le houblon est phyto-œstrogènes et anti-androgène. Il est particulièrement intéressant en cas d’acné ou de pilosité. Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant.
    • La sauge officinale est très puissante et riches en phyto-oestrogènes. Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant.

La progestérone

  • Fonctionnement. La progestérone est produite par le corps jaune des ovaires après l’ovulation. Elle prépare l’utérus pour une éventuelle grossesse en épaississant la muqueuse utérine. Si la fécondation ne se produit pas, les niveaux de progestérone chutent, entraînant la menstruation.
  • Changements pendant la ménopause. Les niveaux de progestérone diminuent progressivement puisqu’ il n’y a plus d’ovulation régulière. Sa diminution entraîne des symptômes tels que les troubles du sommeil, l’anxiété, et la dépression.
  • Les plantes médicinales. Elle sont aussi appelées plantes lutéales, leur intérêt étant principalement en préménopause, lorsque le taux de progestérone chute et que le rapport entre progestérone-œstrogène est déséquilibré. Mais elles sont aussi intéressantes dans les excès d’œstrogènes qui se manifestent par une prise de poids, de la rétention d’eau, de la cellulite, ainsi que de lourdeurs des seins ou encore de formations de fibromes.
    • Le gattilier ou plus précisément ses baies (en teinture mère ou extraits secs) freine la sécrétion de prolactine par une action similaire à celle de la dopamine. Cette régulation augmente du taux de progestérone et de LH, et diminue la FSH dont je vous parle plus bas. Il aide à réguler les variations hormonales particulièrement marqué durant la préménopause, ainsi que la rétention d’eau, les tensions mammaires, la sécheresse vaginale, les bouffées de chaleur, les troubles de l’humeur, les fibromes, les maux de tête et les palpitations (Roemheld-Hamm B. Journal of Alternative and Complementary Medicine. 2019).  Si vous le choisissez en préménopause, il peut interférer avec les traitements hormonaux et contraceptifs.
    • Le yam sauvage est “progesterone-like”, une alternative au DHEA (hormone de la jeunesse) dans l’organisme. Il se comporte comme un modulateur de récepteurs cellulaires, qui peut augmenter à la fois les oestrogènes, la progestérone et la DHEA après seulement quelques semaines de prise (Akhavan Amjadi M, et al. Journal of Medicinal Plants Research. 2018). Abstenez-vous en cas de maladies hormonodépendantes.
    • L’ashwagandha est une plante adaptogène qui aide à réduire l’anxiété et améliorer le sommeil. Elle stimule la glande thyroïde en augmentant la production d’hormones T4. Hyperthyroïdienne, abstenez-vous.
    • L’onagre est riche en acide gamma-linolénique de la série oméga 6, précurseur biologique de prostaglandines. L’onagre bloque la cascade arachidonique, donc les processus sont inflammatoires.

Les Androgènes (Testostérone)

  • Fonctionnement. Les androgènes, dont la testostérone, sont produits par les ovaires et les glandes surrénales. Bien que généralement considérés comme des hormones masculines, ils jouent des rôles importants chez les femmes, notamment dans la libido, la densité osseuse, et la production de globules rouges.
  • Changements pendant la ménopause. Les niveaux d’androgènes diminuent mais cette baisse est plus lente que celle des œstrogènes et de la progestérone. Le déclin relatif des œstrogènes par rapport aux androgènes peut entraîner une dominance androgénique, contribuant à des symptômes tels que l’acné et une pilosité accrue.
  • Les plantes médicinales
    • La maca est une plante adaptogène qui augmente la production de progestérone, aidant à équilibrer les effets des œstrogènes. Elle contient des substances naturelles qui stimulent l’hypothalamus et la pituitaire, stimulant alors les ovaires et la thyroïde (Meissner HO, et al. International Journal of Biomedical Science. 2015). Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant.
    • Le tribulus équilibre la progestérone et améliore la fonction hormonale globale. Abstenez-vous si vous avez des antécédents de cancer hormonodépendant. Il peut également interagir avec certains médicaments antihypertenseurs et diurétiques.

Deux autres hormones sont souvent utilisés comme un marqueur pour diagnostiquer la ménopause.

L’hormone Folliculo-Stimulante (FSH)

  • Fonctionnement. La FSH est produite par l’hypophyse et stimule la croissance des follicules ovariens dans les ovaires. Elle joue un rôle clé dans la régulation du cycle menstruel et la production d’œstrogènes.
  • Changements pendant la ménopause. Les niveaux de FSH augmentent significativement pendant la ménopause en réponse à la diminution de la fonction ovarienne.

L’hormone lutéinisante (LH)

  • Fonctionnement. La LH, également produite par l’hypophyse, est responsable du déclenchement de l’ovulation.
  • Changements pendant la ménopause. Les niveaux de LH augmentent également pendant la ménopause, bien que de manière moins marquée que la FSH. L’augmentation de la LH est due à la rétroaction négative diminuée des œstrogènes. Les niveaux élevés de LH sont souvent utilisés comme un marqueur pour diagnostiquer la ménopause.

La phytothérapie indienne est reconnue comme étant la plus efficace pour accompagner les chamboulements hormonaux féminins.

  • La Tinospora cardifolia (appelée aussi guduchi ou amrita) est utilisée depuis des siècles dans la médecine ayurvédique comme puissant réjuvénateur.
  • La Withania somnifera (appelée aussi ashwaghanda ou ginseng indien tant ses pouvoirs sont fortifiants) est adaptogène. Elle régule le stress, le sommeil et la fatigue.
  • L’Asparagus racemosus (appelée aussi shatavari, « femme ayant 100 maris », ce qui explique pourquoi elle est conseillée en cas de perte de libido) stimule la sécrétion des hormones gonadotropes (FSH, LH œstrogènes et progestérone).
  • Le Commiphora mukul (appelé aussi guggul) est utilisée pour les problèmes d’inflammation et d’hypothyroïdie.

Ces plantes ont beaucoup de contre-indications. Gagnez du temps et faites-vous accompagner dans cette période qui je vous le rappelle, toute insupportable qu’elle puisse être n’a rien d’une maladie. Elle est une période normale de la vie des femmes que certaines ont la chance de vivre comme une libération, d’autres moins bien logées, un enfer.

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