Le microbiote intestinal est un ensemble de bactéries, virus, champignons vivant à l’intérieur du tube digestif. Il abrite 500 à 1000 espèces bactériennes, 100 000 milliards de bactéries. Le lien entre son équilibre et l’arthrose est de plus en plus étudié.

Une dysbiose intestinale, soit une perturbation de cet écosystème induit :

  • Une augmentation des espèces pro-inflammatoires : Lactobacillus spp, Methanobrevibacter spp, Fusobacterium, Faecalibacterium, Stretococcus, Betaproteobacteria …
  • Une diminution des espèces anti-inflammatoires : Bifidobacteria, Ruminococcaceae …
  • Une diminution des acides gras à courte chaîne (AGCC), en lien avec les lésions articulaires, leur progression et la douleur articulaire.

Cette perturbation induit deux signatures microbiennes de l’arthrose.

  • Une « signature intestinale » qui se matérialise par l’augmentation des espèces pro-inflammatoires. Elles entretiennent la phospholipase A2-IIA, une protéine naturellement présente dans l’intestin. Cette protéine provoque la formation de molécules qui exacerberaient les maladies inflammatoires chroniques dont l’arthrite et l’arthrose. Cette protéine interagit peu avec la membrane des cellules humaines mais avec la membrane des bactéries. Elle se lie à leur membrane et elle la scinde, libérant ainsi de petites molécules telles que des acides gras, pro-inflammatoires qui exacerbent l’inflammation chronique.
  • Une « signature cartilagineuse » qui se traduit par une augmentation des espèces « gram négatif » : Escherichia, Salmonella, Shigella, Klebsiella, Enterobacter, Serratia, Proteus, Morganella et Yersinia.

Heureusement, la composition du microbiote intestinal peut être modifiée. Les facteurs pouvant le moduler sont : l’alimentation, la gestion du stress et le niveau d’activité physique.

Une alimentation riche en fibres, en pro et prébiotiques et l’apport de compléments favorisent la production d’acides gras à chaine courte par l’intestin, qui contribue à diminuer l’inflammation arthrosique** et diminuer le risque d’arthrose***.

Les femmes, plus sujette à l’arthrose que les hommes et plus particulièrement après la ménopause manquent d’œstrogène. Ce déficit entraîne une dysbiose intestinale et la perméabilité de l’intestin.

*Veronese, N., Koyanagi, A., Stubbs, B., Cooper, C., Guglielmi, G., Rizzoli, R., Punzi, L., Rogoli, D., Caruso, M.G., Rotolo, O., Notarnicola, M., Al-Daghri, N., Smith, L., Reginster, J.Y., Maggi, S., 2018. Mediterranean diet and knee osteoarthritis outcomes:A longitudinal cohort study. Clin Nutr. 2018 Dec 4. pii: S0261-5614(18)32565-2. doi:10.1016/j.clnu.2018.11.032.

**Dai, Z., Lu, N., Niu, J., Felson, D.T., Zhang, Y., 2017. Dietary Fiber Intake in Relation to Knee Pain Trajectory. Arthritis Care Res (Hoboken) 69, 1331-1339.

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