Le jeûne est souvent envisagé comme une épreuve difficile qui nécessite dès sa préparation de la volonté et de la rigueur. Cette crainte est générée par des ancrages à la peau dure : sauter un repas va vous détraquer.  Rajoutez les commentaires optimistes de votre entourage : « Comment ? Une semaine sans manger ? Tu es dingue ! » L’inquiétude s’empare de vous. Plutôt que de vous focaliser sur cette peur, faites-vous confiance. Votre organisme a les ressources nécessaires pour fabriquer de l’énergie sans apport extérieur.

Votre corps est comme une voiture, il a besoin d’un carburant pour rouler : du glucose. Si vous n’en apportez plus, il sait où en trouver : dans votre gras ! Il sait transformer vos triglycérides en corps cétoniques, sorte de nouveau glucose, c’est la « néoglucogenèse ». Elle est possible grâce à vos hormones dites « de contre-régulation » : adrénaline, glucagon, cortisol, hormone de croissance. Non seulement votre organisme continue à fonctionner, mais il le fait en mode accéléré.

En jeûnant, votre niveau d’insuline diminue alors que celui de l’hormone de croissance la DHEA qui aide à la création de la masse musculaire et à la récupération augmente. L’adrénaline et l’hormone de croissance accélèrent votre métabolisme de 3,6 et 14 %[1]. La production de protéines dans votre cerveau, qui favorisent la croissance de vos neurones, et les connexions entre eux, augmente. Le nombre de mitochondries dans les neurones et dans les cellules nerveuses augmente.

Des exemples ?

  • En 1954, un médecin suédois, le Dr Karl-Otto Aly, a suivi 12 participants à une marche de 50 kilomètres par jour pendant 10 jours, soit 500 kilomètres. Non seulement ils sont arrivés frais comme des gardons, mais ils ont amélioré leur performance physique au niveau de la force et de l’endurance.
  • En 1991, en Allemagne, ils sont 21 à marcher l’estomac vide 1 000 km en 20 jours. Surveillés médicalement, les participants améliorent également leur endurance de jour en jour.
  • En 2008 et 2009, Bernard Clavière organise ses Croisades pour la santé qui invitent à marcher 500 kilomètres sur 14 jours, sans manger. « Certains participants n’avaient jamais sauté un repas de leur vie ! Il y a eu des problèmes d’ampoules aux pieds, mais aucun problème d’énergie ou autre lié au jeûne ! »
  • L’été 2018, Florian Gomet, auteur, grand voyageur, hygiéniste et sportif accompli, marche en jeûnant et en autonomie 600 kilomètres à travers le mont Mackenzie, au Canada, sur la Canol Trail, le trek le plus reculé au monde.
  • Des athlètes utilisent le jeûne dans leur préparation afin d’améliorer leurs performances comme le marathonien Spirídon Loúis ou le tennisman Yannick Noah. Caroline Perrin, championne de France de badminton en 2013, jeûne régulièrement depuis huit ans. Elle se prépare à ce championnat avec une semaine de jeûne, trois semaines avant la rencontre, et une alimentation saine jusqu’à la compétition.

La peur du jeûne est donc psychologique. Voilà pourquoi les organisateurs de jeûne ont du succès. La prise en charge, l’organisation des journées et l’énergie du groupe atténuent les craintes.

Pour aller plus loin :

Tout savoir sur le jeûne

Pourquoi on stocke ?

[1] D’après JB Rives, auteur de Fasting aux éditions Thierry Souccar, 2017.

Partager sur Facebook Publié le 23 avril 2019 par Laura Azenard.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.